Particip’Actif

Particip’Actif 

  Se former via la mobilité européenne

 

 

En 2016/2017, Les Têtes de l’Art mènent un projet Erasmus +, KA1 – Mobilité des individus à des fins d’éducation et de formation : « Particip’Actif ».

 

Ce projet s’inscrit dans notre stratégie de développement à l’international et va nous permettre d’aller à la rencontre d’un incubateur de projets culturels installé dans la banlieue de Stockholm en Suède.

 

Démarche du projet

 

Notre démarche s’appuie sur plusieurs expériences de projets européens menés entre 2008 et 2011, parmi lesquels :

  • 2 projets Grundtvig sur la pratique artistique interculturelle,
  • la participation à 2 formations Leonardo da Vinci sur la Gouvernance Participative et l’accompagnement à l’emploi,
  • notre participation aux activités du réseau Banlieues d’Europe et Community Media Forum,
  • notre collaboration avec l’European Cultural Foundation (ECF) depuis 2014.

 

Le constat de départ, devenu moteur du développement de Particip’Actif était le suivant : pour mener à bien des projets de coopération internationale et être en capacité d’échanger avec des pairs en Europe et en Méditerranée, il nous fallait commencer par structurer notre réseau à l’international et améliorer nos connaissances des contextes et pratiques de nos voisins. La maîtrise de l’anglais par notre équipe s’avère également être un enjeu majeur pour la réussite de tels projets.

Enfin, la gestion de projets européens représentant un changement profond dans les modes de travail des salariés permanents, il nous paraissait donc essentiel de permettre à chacun d’expérimenter ce type de projets dans un cadre que nous maîtrisions.

 

Nous avons donc imaginé, début 2016, un projet de mobilité permettant aux chargés de mission d’échanger avec des pairs, améliorant de fait notre capacité à inventer des projets pertinents à l’échelle internationale.

 

Le coeur du projet

Un voyage d’étude / séminaire de formation à Stockholm en Suède en avril 2017. Dans la banlieue sud de Stockholm se trouve un incubateur nommé Subtopia, avec lequel nous coopérons au sein du réseau Connected Action for the Commons depuis plusieurs années. Cet ancien corps de ferme héberge environ 80 structures indépendantes parmi lesquelles des compagnies artistiques, des établissements de formation et des entreprises du secteur créatif.

 

Ces structures sont le plus souvent très ancrées localement et travaillent sur des projets citoyens avec des jeunes de cette banlieue multiculturelle. Avec Subtopia, nous avons déjà bien conscience de ce qui nous rapproche :

  • un ancrage dans un quartier en difficulté mais plein de potentiel,
  • des locaux installés au sein d’une friche culturelle qui génère une économie propre,
  • un engagement pour la jeunesse, les habitants, le tiers-secteur culturel,
  • l’utilisation des médiums artistiques dans des processus participatifs mis au service de la population.

 

Durant cette semaine de formation, les 4 chargés de mission des Têtes de l’Art accompagnés par la responsable de développement international, un membre du conseil d’administration et un volontaire en service civique font connaissance avec les équipes sur place et échangent sur leurs pratiques, méthodes de travail et expériences. La visite s’inscrit dans une dynamique de partage et d’échanges mutuels, qui doit permettre d’imaginer des pistes de collaborations futures.

Récit d’un projet de mobilité : Les Têtes de l’Art vont en Suède

Ce projet est financé par l’Union européenne dans le cadre du programme Erasmus + « Mobilité de l’éducation des adultes ».

AVANT LE DEPART

En amont de la mobilité, nous avons organisé plusieurs temps de formation et de concertation, parmi lesquels : 3 ateliers-échanges pour améliorer notre anglais et une formation sur les compétences interculturelles.

 

DES ATELIERS POUR AMELIORER SON ANGLAIS PROFESSIONNEL

Savoir présenter son métier de manière précise et illustrée nous semblait indispensable pour pouvoir échanger son savoir et savoir-faire avec des pairs. Les ateliers d’anglais avaient comme objectif de permettre aux participants de progresser et de prendre confiance dans leur expression orale. Chaque participant à élaboré un poster comme support à sa présentation orale. Une participante a suivi des cours d’anglais auprès d’un organisme professionnel de formation des langues pendant quelques mois.

 

Témoignage de participants :

« Les ateliers d’anglais m’ont permis de diversifier mon vocabulaire spécifique en lien avec mon activité professionnelle. » 

« C’était super de voir que je pouvais me faire comprendre et suivre les temps de formation proposés par notre hôte suédois, même si mon niveau d’anglais n’est pas parfait. Cela m’encourage pour de futures rencontres. » 

 

Lors du dernier atelier les participants ont présenté leur activité en anglais à l’aide du poster devant leurs collègues et une enseignante d’anglais de l’université Aix-Marseille invitée pour l’occasion.


Présentation de nos activités

Même si le niveau d’anglais de départ des participants n’a pas changé de manière significative en cours de projet, ces derniers ont pris de l’aisance et de l’assurance dans l’emploi de l’anglais dans un contexte professionnel. Ils ont constitué un panier de vocabulaire spécifique en lien avec leur activité et ont désormais un support sous forme de poster réutilisable lors de rencontres avec des futurs partenaires non-francophones.

 

 

« L’aptitude à déchiffrer d’autres cultures de manière à la fois impartiale et significative ne suppose pas seulement un esprit ouvert et pluraliste, il y faut aussi une conscience de sa propre identité culturelle. »

 

Extrait de la publication : Compétences culturelles, Cadre conceptionnel et opérationnel [1]

 

UNE FORMATION POUR MIEUX COMPRENDRE L’INTERCULTURALITE

L’association EUROCIRCLE développe des projets européens, notamment dans le domaine de la mobilité internationale pour promouvoir l’insertion et l’employabilité des jeunes et l’émergence d’une citoyenneté européenne active. Nous avons fait appel à cette association marseillaise pour former nos participants aux compétences interculturelles. Cette formation nous a permis de mieux comprendre les enjeux des compétences interculturelles dans un contexte professionnel et d’expérimenter à travers des jeux de rôle et d’exercices d’introspection la variation des prismes de la perception selon le contexte culturel.

 

Témoignage d’un participant :

« J’ai compris que, au-delà de ma personnalité, mon éducation, ma culture et mon environnement influent sur ma manière de voir et d’agir avec les autres. Dans une relation interculturelle c’est donc forcement à prendre en compte pour éviter des malentendus ou conflits. »

« D’avoir suivi la formation m’a permis de comprendre qu’il fallait prendre du recul par rapport aux comportements de personnes issues d’autres cultures et ne pas les juger avec ses propres habitudes. Il y a même un proverbe en allemand  qui dit : « Andere Länder andere Sitten » (Autres pays autre mœurs). » 

UNE EXPERIENCE COLLECTIVE ET FEDERATRICE

Les participants devaient aussi se concerter sur l’organisation logistique du voyage et le programme de formation sur place. Pour certains c’était le premier voyage professionnel à l’étranger. C’était aussi la première fois que les chargés de mission effectuaient un déplacement ensemble, et de surcroît avec un membre du Conseil d’Administration ! Les réunions et échanges en amont de la mobilité ont créé une bonne dynamique au sein des participants, cohésion plus difficile à atteindre au quotidien où chacun se concentre sur ses missions. Nous avons pu affirmer collectivement les principes fondateurs du projet associatif, comme le fait de mettre la participation au cœur des relations interpersonnelles dans toutes nos activités.

 

Témoignage d’un participant :

« Même si nous abordons les actualités de l’association lors des Conseils d’Administration, le fait de participer au projet avec tous les chargés de mission m’a davantage fait comprendre les défis et enjeux actuels. Aujourd’hui, je me sens plus proche de leurs préoccupations et j’essaye d’apporter ma contribution au sein du CA pour donner des nouvelles pistes de consolidation et de développement. »        

DE NOUVELLES COMPETENCES ET METHODES DE TRAVAIL A DECOUVRIR

Avant le voyage en Suède, chaque participant a identifié une liste de compétences qu’il/elle souhaitait acquérir/renforcer lors du voyage chez notre partenaire suédois. Des outils existants comme le « Livret de Compétences » édité par Adice (Roubaix) – se sont avérés très utiles pour affiner nos besoins. Nous avons également travaillé sur quelques compétences spécifiques en lien avec nos métiers. Certaines compétences intéressaient l’ensemble des participants, comme l’expression en anglais. D’autres étaient spécifiques au métier des participants : les méthodes pour susciter la participation grâce à l’outil vidéo, les méthodologies de projets participatifs, les connaissances sur les modes de gouvernance d’un cluster ou des méthodes d’accompagnement de jeunes avec moins d’opportunités.

Ce travail nous a permis de communiquer clairement nos attentes aux deux structures d’accueil en Suède, le cluster créatif Subtopia et le média citoyen Fanzingo et de concevoir un programme de formation sur mesure qui répondrait à nos objectifs. 

PENDANT LE VOYAGE

Le cœur du projet était indéniablement la semaine de formation en Suède. Nos deux hôtes, situés dans la banlieue sud de Stockholm nous avaient aménagé du temps pour construire le programme de formation, pour nous accueillir sur place et répondre à nos besoins. C’est d’autant plus important à souligner que nous mesurons toute la difficulté de recevoir des partenaires sur une semaine entière, alors que leurs activités quotidiennes battaient leur plein et que leurs ressources humaines sont aussi limitées.

Nos participants ont suivi des temps de formation et de rencontres tous ensemble mais avaient aussi des temps de formation individualisés, selon leurs objectifs de formation.

Témoignage d’un participant :

« On ne peut pas comparer les moyens dont disposent les équipes ici avec les nôtres, mais finalement nos approches et méthodes se ressemblent. Comme nous, ils visent à faire participer des personnes éloignées de la culture à des temps de création artistique et par ce biais aux processus décisionnels au niveau politique afin de les rendre acteurs de leur situation. »

« C’était très utile de se former auprès de l’équipe de Fanzingo sur les méthodes de d’atelier vidéo. J’ai été impressionné de voir qu’en si peu de temps nous pouvions produire des films de qualité avec un public amateur et des moyens réduits. »

Au cours de la semaine, nos participants ont été formés par un panel de professionnels qui nous ont offert la possibilité de découvrir leur manière de travailler, leurs enjeux et défis et d’identifier des démarches qui font écho aux nôtres (projets artistiques participatifs, projets dans l’espace public, accompagnement de projets, média citoyen, etc.).

AU RETOUR

 

CAPITALISER ET PARTAGER

Afin d’en tirer le plus de bénéfices possibles, pour les participants comme pour Les Têtes de l’Art, nous avons organisé une réunion de bilan quelques semaines après notre retour de Suède. Les participants se sont exprimés sur les temps de préparation, le séjour même, la formation et ont identifié les points positifs et points d’amélioration.

Nous avions conçu un document de capitalisation en amont du projet appelé « Passeport de Mobilité », qui a aidé chacun à mener une réflexion individuelle sur son vécu, notamment en identifiant les compétences acquises et la progression impulsée par le projet.

> Accéder au modèle de Passeport de Mobilité

Theo Longo, volontaire en service civique aux Têtes de l’Art a tourné une vidéo pour documenter le séjour en Suède.  Il s’est ainsi formé, tout au long du séjour, au tournage et à la réalisation. Dès la rentrée 2017, il intègrera d’ailleurs une formation universitaire « Métiers du film documentaire ».

Retrouvez son film sur notre chaine You tube.

TRANSFORMER NOS PRATIQUES

Depuis le démarrage du projet Particip’Actif en 2016, les occasions de coopération avec des pairs européens et méditerranéens se sont multipliées – 3 projets Erasmus + en cours et plusieurs candidatures en attente de réponse. Cela représente un changement important pour l’association et les pratiques de l’équipe. Ce succès nous donne à penser que notre stratégie d’internationalisation est en bonne voie.

Grâce à la mobilité vécue dans la cadre de Particip’Actif, notre équipe s’approprie plus facilement les propositions de collaborations internationales et analyse mieux les enjeux sociétaux, culturels et économiques qui nous lient à nos pairs européens.

Quand nous observons les modes d’action d’autres opérateurs et prenons du recul sur nos pratiques et modes d’action, nous pouvons plus facilement envisager la transformation de ces derniers. Le défi de nombreuses associations est de trouver les moyens d’adapter leurs manières de faire au contexte social, culturel, socio-économique et aux besoins de leurs publics. L’évolution et la transformation de nos pratiques n’est pas une option, mais une nécessité. Nous sommes persuadés qu’une dynamique de coopération permet de repenser les usages pour les ajuster aux enjeux qui nous sont communs.

Nous, on vote POUR l’Europe !

 

Débat sur les bases politiques de nos projets

Faites-vous accompagner !  

Si vous souhaitez développer un projet de mobilité pour vos collaborateurs pour augmenter vos connaissances et compétences en matière de coopération internationale, n’hésitez pas à nous solliciter pour vous accompagner dans cette démarche.

Vous trouvez des informations sur le  programme Erasmus +, Action clé 1 – La mobilité à des fins d’apprentissage sur le site de l’Agence Erasmus + France.

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Nous vous proposons de revivre notre aventure grâce au film réalisé par Théo Longo, volontaire en service civique aux Têtes de l’Art, parti en Suède avec le reste de l’équipe.

[1] Publié en 2013 par l’Organisation des Nations Unis pour l’éducation, la science et la culture

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